A. est originaire d’Afrique. Quand elle démarre son traitement, elle s’organise bien et le suit avec sérieux. Son mari, séronégatif, la soutient activement. Elle a pu mener une grossesse sereine et leur fille est séronégative. « J’ai appris que j’étais malade en 2003. Mon médecin m’a tout de suite prescrit un traitement de six médicaments à prendre trois fois par jour : matin, midi et soir. J’ai eu la chance de ne pas avoir d’effets secondaires gênants. Sauf mes yeux qui ont jauni au début, mais mon médecin m’a donné un comprimé, et ça s’est arrêté. Je n’ai jamais rencontré de difficultés particulières. »
La clef de l’organisation A. est organisée. Elle suit son traitement avec sérieux et en toute discrétion. « Le matin, j’avale mon médicament avec mon café, puis le midi en mangeant et pareil le soir. Si je dois sortir, j’emballe mon traitement dans un papier aluminium et je m’éclipse aux toilettes quelques instants, le temps de prendre mes médicaments. Personne ne remarque rien. Parfois, c’est plus difficile. Je suis obligée de décaler d’une heure ou deux, mais jamais au-delà des limites données par le médecin. Dans tous les cas, il ne faut jamais sauter une prise de médicaments. » A. insiste sur la responsabilité individuelle. « La santé ne dépend de personne d’autre que soi-même. Il faut faire des efforts pour la préserver. Je peux oublier tout, mais pas ça, c’est devenu un réflexe. Je n’ai jamais fait d’écart. Il y va de ma vie. » Soutien sans faille Pour rester bien déterminé, il est essentiel d’être soutenu. Le compagnon de A. s’est montré très compréhensif. Il est l’un des seuls dans la confidence. « J’avais besoin du soutien de quelqu’un. C’est important. Le médecin l’a bien expliqué à mon conjoint. Il est séronégatif, et il est suivi tous les 6 mois à l’hôpital . » Une famille comme une autre Grâce au traitement, A. a pu menerune grossesse sereine. « Ma fille est née en 2006. Pendant ma grossesse, tout s’est bien passé, j’ai continué mon traitement, et ma fille est née sans problèmes. Elle aussi est séronégative. Elle se porte bien. Je continue mon traitement sans écart et ma charge virale est indétectable. » Dr Marie-Aude Khuong-Josses, praticien hospitalier, chef de service,Service des Maladies infectieuses et tropicales,Hôpital Delafontaine, 93200 Saint-Denis. « Le soutien du conjoint est essentiel. Il est d’autant plus important lorsque celui-ci est séronégatif comme c’est le cas ici. Le fait d’être soutenue et aimée par un homme qui n’est pas touché par le virus est à la fois une preuve de la sincérité de l’amour au sein du couple et une reconnaissance du statut de femme en tant qu’épouse et mère. Ce soutien est sans doute une aide au quotidien pour suivre correctement le traitement prescrit. Il arrive néanmoins que certaines personnes rencontrent des difficultés dans le suivi du traitement. Même si les nouveaux médicaments prennent davantage en compte la qualité de vie des patients avec, en particulier, moins de comprimés et moins de prises, il est parfois difficile de s’organiser... Il ne faut pas hésiter à en parler avec le médecin infectiologue pour tenter de simplifier le traitement, sans toutefois nuire à l’efficacité... » La section commentaire est fermée.
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Mars 2018
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